Monsieur le Ministre,

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je ne peux pas me vautrer devant un écran de télévision allumé sans éprouver un sentiment confus me portant à échafauder des fantasmes, qui, transcrits en actes, me vaudraient, à coup sur, une chouette session de Cour d' assises pour moi tout seul, voire une invitation chez Mireille Dumas...
Passons sur les potiches de talk-shows, commentateurs sportifs- adjoints et autres préposé( e )s à la météo, je n' envisage généralement pour eux qu' une simple exécution sommaire, sans procès ni fioritures judiciaires qui finissent en fin de compte par coûter de l' argent au contribuable, alors qu' on en manque actuellement pour nourrir les vieux, enfermer les jeunes et déporter les Noirs. Ainsi, dans un louable soucis d' économie, il m' arrive d' envisager pour certains des sanctions rustiques…
A la rwandaise. Artisanales et décontractées.

J' ai horreur de donner des noms.

Mais je pense particulièrement à Ardisson, Arthur, Bataille & Fontaine, Castaldi, Courbet, Delarue, Fogiel, Maurad, Pernaud et Thierry Roland qui, outre leurs prestations télévisuelles dégradantes, sont, ( je le rappelle à notre jeune public ), en vrac, des agents du Mossad, de la C.I.A, du F.S.B ( l' ex- K.G.B pour les fans de Pop- Stars ), des catholiques pratiquants, des ennemis de la liberté des peuples afghan, basque, breton, corse, irakien, irlandais, kurde, tamoule, tchétchène et vendéen, des gastronomes britanniques, des lecteurs du Monde, des fraudeurs fiscaux, des inconditionnels du P.S.G, des enculeurs de chèvres, des propriétaires de 4X4 BMW, des trotskistes tendance Lambert, des nostalgiques d' Edouard Balladur et du 3° Reich, des philatélistes d' élite et on murmure même en haut lieux qu' un d' entre eux, au moins, posséderait la discographie intégrale de Francis Lalanne, tout en portant le même style de sous vêtements que son idole…

Vous voyez bien, Mr Sarkozy, que contrairement à certains braillards poilus de minarets ou autres connards élevés au hamburger synthétique, je ne suis pas du genre à lancer des appels au meurtre à la légère, ni à outrepasser mes humbles prérogatives de plumitif anonyme et paupérisé afin de déclencher une quelconque St Barthélemy des médias.

Veuillez agréer,
Monsieur le Ministre,
mes sentiments les moins respectueux.
Poil au nœud..