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"Pédophile funky "

On y croyait pourtant au Progrès, aux Lumières de la Science, à l' irrépressible marche en avant de l' Humanité vers un avenir idyllique, aussi apaisant qu' une brochure des Témoins de Jéhovah, la mort de Pasqua par strangulation ou une publicité télévisée pour une industrie pétro- chimique quelconque. Rhône Poulenc, par exemple.

On s' y était habitué à toutes ces technologies qu' on nous vantait, qu' on nous vendait sur tous les tons, par tous les temps, à tous les taux, comme le regretté minitel, fleuron de la technologie mitterrandienne ( Je sais, ça nous rajeunit pas mais vous commencez à le savoir : je suis un alzheimerisé de longue date, je crois même avoir vu Henri Michel jouer à Saupin, c' est dire si je me trouve en bonne voie de fossilisation… ), la vidéo domestique à usage privé ( merveilleuse invention permettant de se mater chez soi le terrible drame de Séville, France- Allemagne 1982 ou bien un film de boules, la canette de bière blonde de luxe dans une main, un paquet de kleenex ruisselant dans l' autre ), Internet ( le premier média ayant réalisé la synergie informaticien mâle / éjaculation manuellement assistée ), le téléphone portable ( l'éliminateur de connards par cuisson du cerveau le plus efficace ), le Laser à vocation médicale ( vous verrez, les mecs, quand vous aurez mon age, pour la prostate, c' est génial, ça relègue la lame de cutter et l' anesthésie / calva aux oubliettes ), la Télé par satellite, par câble, éteinte ( le summum ), ou encore le bombardier furtif à débougnoulizateur intégré en série, la bombe atomixeuse de proximité, la poupée gonflable en tungstène pour viols collectifs, le viagra, les compiles re-masterisées de chanteurs morts et les pièces jaunes fictives pour niquer Bernadette, la franquiste en socquettes.

On commençait à tolérer ces attitudes et ces postures grotesques dont aimait à se parer tout un chacun afin de camoufler son insignifiance glauque d' un filet de pittoresque sordide : égologiste causant dans le poste ; hyène photographe à Paris- Match ; dictateur post- soviétique aux dents longues ; centriste se préoccupant sincèrement du marasme social ; nihiliste punkoide recyclé en tâcheron électro ; étudiant de sup. de co avec catogan/ t-shirt Che et Twingo ; flic de gauche ; équarrisseur de Kosovars ; chieuse voilée ; massacreur couperosé de tourterelles; gosse de bourge, rebelle pekno à temps partiel ; emplâtreur de nonnes irlandaises ; anarchiste cohérent ; pétasse lofteuze suceuse de toubifris ; couineurs bodybuildés ; démocrate africain, ami de la France; journaleux néandertalien catalan défié verticalement ; artisan facho à gourmette ; barbu à fragmentation ; racaille hip-hopeuse rurale en survêtement lycra ; chômeur de droite ; testeuse frénétique de roupettes, invitée chez Delarue ; fumeur de goldo aromatisée au marocco mangeant bio ; impérialiste des rond- points en 4X4 ; élu corse, intègre et compétent ; blaireau graisseux, martyr à roulettes du Paris Dakar ; emmerdeur de sardines en solitaire ; vendéen au volant ; footballeur lucide ; sociologue freudo-marxiste, Belphégor chevelu des Facs de Lettres ; commercial joufflu à kit " mains libres " ; pédophile funky ; soldat de la Paix ; aficionado du Chiapas accro au cheese- burger ; voire même communiquant parigot sapé tendance, pété de thunes et sympathisant de l' aile libérale du Parti Socialiste ( rires ) avec une tronche de branchiopode, pignouf pédant péteux pénible, juste bon à se faire redresser le museau à coups de grolles de sécu devant un PMU du Finistère, une assemblée de primates celtes imbibés paupérisés hilares et sa New Beetle haut de gamme qui brûle
( Private joke ).


On y croyait, c' est vrai au Progrès partagé, cool et climatisé. Je pensais qu' on y arriverait à la Paix, à la Justice et au Plein Emploi ( rires enregistrés ). Pourtant, il m' a suffit, l' autre jour, de sortir en ville pendant environ une heure, d' y faire un tout petit tour de tramway, d'y surprendre involontairement quelques conversations au passage, pour me mettre à douter sérieusement de l' avenir moral, politique et écologique de nos contrées et me " choper les boules graves " , comme disent les quadragénaires à moumoutes et grosse voiture quand ils draguent les lycéennes. J' y ai vu et entendu les futurs bataillons du national-sarkozysme : adolescents gras et mous, déjà cons comme des vieux, transformés en réclames sportswear vivantes ( et encore…), victimes consentantes de l' addiction à la chiasse télévisuelle, au caméléonisme capillaire staracadémizé, à la réflexion politique poussée au point de refiler la migraine à une moule cuite et prêts par nature à toutes les bassesses pour rouler en GTI et changer de Nike tous les trimestres.

Moi, je vous le dit, ça craint. Et on a encore rien vu…

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